**Objectif :** Se sentir légitime à prendre la parole sur des sujets techniques ; ouvrir à des arguments de l'ordre du besoin, des usages, de l'expérience ; introduire à des auteur·ices de la critique des techniques (de Ivan Illich à Fanny Lopez) ; aborder le sujet d'un point de vue structurel, collectif, politique et non individuel.
**Moyen** : Les participant·es recoivent des cartes, de types différents, qui servent à une mise en situation et qui les guident dans l'analyse d'un des services du numérique qu'ils et elles connaissent bien.
**Déroulé** : Compter au moins 1 heure. 5 min pour l'arrivée ; 5 min d'introduction ; 30 min de réflexion ; 20 min de restitution. 1h30 serait probablement plus confortable.
**En amont** : Imprimer les cartes ou penser à les prendre. Préparer des groupes de cartes (1 carte Situation, 1 carte Ça Dérape, 1 carte Greenwashing) allant bien ensemble car toutes n'ont pas les mêmes synergies. Prendre des feuilles et des stylos semble être une bonne idée également pour soi et pour les participant·es.
**Introduction** : Se lancer rapidement dans le “jeu” donc aller droit au but. Commencer par prévenir qu'il va falloir faire des groupes (environ 4 c'est bien). Présenter les objectifs, le moyen, introduire les cartes.
**Lancer le jeu** : Aider les groupes à finir de se constituer, tourner dans la salle pour les aider à démêler leurs pensées.
**Restitution :** Chaque groupe / chaque personne fait un retour. Le groupe présente son cas d'analyse et ses recommendations pour améliorer la situation. Définir en amont le temps alloué (tout en gardant 2 minutes pour l'ouverture). Par exemple 4 minutes / groupe.
**Ouverture :** Noter que “Technocritique” est le nom d'une collection au Seuil (éditeur). Avoir quelques références à citer : Ivan Illich La Convivialité, André Gorz, (Ellul), François Jarrige, Fanny Lopez, “Technologie partout, démocratie nulle part” du Mouton Numérique, etc.
_La situation est définie comme l'intersection d'un besoin et un contexte en même temps. Lors de l'échange, ces cartes permettent à la fois d'interroger le besoin (est-ce qu'on a vraiment besoin d'investir autant d'efforts dans la satisfaction de ce besoin ?), mais aussi le contexte (est-ce qu'il n'est pas compliqué de satisfaire ce besoin à cause de l'environnement ?)._
Vous organisez une grande fête dans votre village. Il vous faut faire connaitre votre évènement, votre programme, et des modalités diverses (le lieu, les heures, le prix, etc.).
_L'introduction d'un outil technique peut avoir des effets à l'échelle collective comme individuelle. Cette catégorie de carte cherche à brosser quelques un de ces aspects._
En utilisant cet outil, les gens ont perdu leur créativité d’antan, car l’outil impose un cadre, il restreint certaines actions, et en favorise d’autres.
Cet outil renvoie une belle image et des valeurs positives. Certaines personnes l’utilisent juste parce que c’est cool, que ça fait bien, pour être dans l’air du temps.
**Invisibilisation**
_C’est si loin de nous_
Les gens ne se rendent pas compte du coût environnemental et humain de cet outil et l’utilisent donc sans modération.
_L'argument écologique n'est pas toujours sincère, mais il est rare qu'il soit frontalement mensonger. Ces cartes servent à mettre des mots sur des procédés plus subtiles._
Les publicités d’appareils électroniques dits "écologiques" car économes en énergie occultent le plus souvent l’impact environnemental de la fabrication (énergie grise et pollutions chimiques) et de la fin de vie (le produit
Les équipements électroniques ou informatiques qui avancent "une économie d’énergie de 50%" sans preuve de leur prétention ou agrément. Le calcul a pu être fait sur un appareil particulièrement énergivore ou dans une situation particulière.
L'expression "sans substances nocives" ne veut rien dire, selon la quantité, toute substance peut devenir nocive. les expressions "vert, "sans danger pour l’environnement" ou "préserve l’environnement" ne veulent rien dire sans explications détaillées.
Microsoft qui, pour la promotion de Windows 7, met en avant ses meilleures capacités de gestion d’énergie, alors que globalement, ce système d’exploitation nécessite un ordinateur 243% plus performant que pour faire tourner