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@ -7,42 +7,44 @@ title: "StopCovid : anonymat et autorités"
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description: Une nouvelle forme de surveillance ?
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À l'écriture de cet article, nous sommes à un tournant : après 1 mois de confinement, le gouvernement a annoncé récemment une date ferme de fin du confinement, le 11 mai 2020. Depuis, l'exécutif précise au fur et à mesure sa politique pour l'après confinement. Au programme, entre autre, une application mobile : **StopCovid**.
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Au moment où j'écris cet article, cela fait un mois que le confinement a commencé et le gouvernement a annoncé une date de fin de confinement.
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Depuis, l'exécutif précise au fur et à mesure sa politique pour l'après confinement, qui inclut une application mobile nommée **StopCovid**.
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D'abord annoncée le 1er avril par Cédric O, secrétaire d'état au numérique, {% cite noauthor_coronavirus_2020 %}, ce n'est que récemment (autour du 20 avril) que [Inria](https://www.inria.fr) (un centre de recherche public en informatique) a annoncé publiquement être en charge du développement de cette dernière. Récemment, des détails techniques ont été donnés dans la presse et directement sur le site web d'Inria {% cite bembaron_ou_2020 sportisse_figaro %}.
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Étant doctorant en systèmes distribués et attaché aux libertés, je vous propose de regarder en détails cette application sensible afin de savoir si **les utilisateurs seront réllement anonymes aux yeux des autorités** comme promis dans les communications officielles.
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Étant doctorant en systèmes distribués et attaché aux libertés,
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c'est un sujet qui m'intéresse particulièrement.
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![](/assets/images/posts/stopcovid.webp)
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<center>*Combattre un virus avec un téléphone ? Crédits : OOI JIET, [Unsplash](https://unsplash.com/photos/mXPukrX-794)*</center>
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Je vous propose de commencer par resituer le contexte qui nous a amené à parler d'applications mobiles dans la lutte contre le COVID-19.
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Ensuite je vous livre mon analyse des lacunes du système proposé pour comprendre pourquoi vous ne serez pas anonyme aux yeux des autorités.
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Nous verrons comment cette application pourrait être aisément dévoyée de son usage premier.
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Enfin, nous évoquerons d'autres solutions plus respectueuse des libertés,
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et questionnerons l'utilité d'une telle application.
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Pour bien comprendre les enjeux, il est nécessaire de resituer le contexte d'apparition de cette application. Ce projet présente pourtant des lacunes qui pourraient être aisément détournées de leur usage premier et qui invitent à réfléchir sur la pertinence du projet en question.
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## Ralentir la propagation du virus
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![](/assets/images/posts/stopcovid_curve.png)
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<center>*Aplatir la courbe. Crédits : Le Monde {% cite lemonde_aplatir_2020 %}*</center>
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À défaut de pouvoir arrêter le virus, les états cherchent des moyens de ralentir sa propagation pour ne pas submerger les hopitaux. Le graphique "aplatir la courbe" en est l'illustration {% cite lemonde_aplatir_2020 %}.
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Comme le confinement total, l'application StopCovid est un outil qui vise a ralentir la diffusion du virus et non à le traiter.
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Plus précisément, cette application vise à identifier les personnes qui ont été récemment en contact avec des malades.
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Bien que le confinement total soit une solution efficace, elle est très contraignante. Idéalement, les autorités souhaiteraient confiner uniquement les personnes ayant été en contact avec un malade, car ces derniers sont contagieux et propagent le virus avant de présenter des premiers symptômes.
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Pour obtenir cette information, il est nécessaire de retracer toutes les personnes ayant été à portée du malade lorsqu'il était contagieux. Avec StopCovid, il s'agit donc d'automatiser la collecte de ces données.
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Pour obtenir cette information, il est possible de questionner le malade ou de collecter automatiquement ces données. C'est donc bien le second cas qui nous intéresse ici : automatiser la collecte des données pour retrouver la liste des personnes avec qui le malade a été en contact.
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Beaucoup d'applications ont été proposées par les chercheurs et les entreprises. Les autorités ont manifesté de l'attention pour trois d'entre elles : BlueTrace, le projet original déployé à Singapour {% cite bay_bluetrace_nodate %}, DP3-T, une solution principalement développée en Suisse par l'EPFL {% cite noauthor_dp-3tdocuments_2020 %} et finalement ROBERT, le candidat pour devenir StopCovid, principalement développé en France par Inria {% cite noauthor_robert-proximity-tracingdocuments_2020 %}.
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Beaucoup d'applications ont été proposées par les chercheurs et les entreprises. Nous n'en retiendrons que trois, celles qui semblent avoir retenu l'attention des autoritéset dont le fonctionnement prévu est documenté : BlueTrace, le projet original déployé à Singapour {% cite bay_bluetrace_nodate %}, DP3-T, une solution principalement développée en Suisse par l'EPFL {% cite noauthor_dp-3tdocuments_2020 %} et finalement ROBERT, le candidat pour devenir StopCovid, principalement développé en France par Inria {% cite noauthor_robert-proximity-tracingdocuments_2020 %}.
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Ces applications fonctionnent de façon relativement similaire. Une fois installées sur le téléphone de l'utilisateur, elles lui attribuent plusieurs[^1] "pseudonymes". Au quotidien, les téléphones échangent ces pseudonymes via *Bluetooth* quant ils sont à proximité les uns des autres. Quant un utilisateur tombe malade, il le notifie via l'application à un service de l'État. Ce faisant, il transmet la liste des pseudonymes des utilisateurs avec qui il a été en contact. Régulièrement, l'application des utilisateurs non malades vérifie auprès du service de l'État que ces derniers n'ont pas été en contact avec une personne infectée[^2].
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Ces applications fonctionnent sont relativement similaires et fonctionnent en deux phases. Tout d'abord, elles collectent en continu via le Bluetooth de votre téléphone des "pseudonymes" d'utilisateurs autour de vous ayant l'application. Ensuite, elles interrogent un service opéré par le gouvernement pour savoir si vous avez été en contact avec une personne infectée.
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[^1]: Le pseudonyme attribué à chaque personne varie dans le temps, c'est un moyen de préserver l'anonymat des utilisateurs les uns vis-à-vis des autres.
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Par leur fonctionnement intrinsèque, ces applications seront amenées à assigner à résidence des personnes non malades. Il est donc important que ce système soit le plus juste et transparent possible. À propos de ROBERT, l'article explicatif d'Inria nous informe que {% cite sportisse_figaro %} :
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[^2]: C'est à dire qu'aucun des pseudonymes de l'utilisateur n'est connu du service de l'État, autrement dit, qu'aucun des pseudonyme n'a été signalé par une personne malade.
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Ce fonctionnement implique nécessairement d'assigner à résidence des personnes non malade. Il est donc important que ce système soit le plus juste et le plus transparent possible.
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C'est d'ailleurs ce que nous assurent les représentants d'Inria :
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> Une telle application n’est pas une application de surveillance : elle est <strong>totalement anonyme</strong>. Pour être encore plus clair : sa conception permet que <strong>PERSONNE, pas même l’Etat, n’ait accès à la liste des personnes diagnostiquées positives ou à la liste des interactions sociales entre les personnes.</strong>
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Mettons donc ces déclarations à l'épreuve du document décrivant le fonctionnement de ROBERT.
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## Avec ROBERT, l'État sait qui vous êtes
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La partie problématique de ROBERT se trouve dans sa façon d'annoncer et d'apprendre l'existence d'une infection au COVID-19.
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@ -125,3 +127,5 @@ Nous souhaitons tous trouver une solution rapidement pour sortir de cette crise,
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## Bibliographie
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{% bibliography --cited %}
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## Notes
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Binary file not shown.
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@ -188,12 +188,12 @@ a,
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ul { margin:0; padding:0; }
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